Chirurgie du pied

Moteurs de vos déplacements, et pour certains aussi, accessoires de beauté, vos pieds subissent au quotidien des chocs qui encouragent les apparitions de maladies ou déformations.
Particulièrement fragiles, les pieds et chevilles supportent un poids conséquent, ils sont aussi responsables de l’équilibre du corps entier !

Il est important de comprendre que souvent, certaines douleurs provenant d’autres parties du corps, le plus souvent au niveau du dos, des hanches ou des genoux sont intimement liées à vos pieds.
Les plus petits chocs peuvent donc causer des traumatismes tels que des entorses ou des fractures. Les oignons, durillons, déformations, ou autres pathologies peuvent aussi survenir à la suite de ports de chaussures serrées, à talons, avec ou sans semelles, les courses à pied, … bref, nombreuses sont les sources et causes des pathologies des pieds avec une répercussion plus ou moins grande sur l’équilibre de votre corps. Pourtant beaucoup de personnes ne les déclarent pas tant que la douleur ne s’impose pas.

Il est primordial de soigner vos pathologies et traumatismes rapidement afin d’éviter des complications plus ou moins graves sur le long terme.

Pied & Chevilles

Quelques exemples de pathologies et traumatismes des pieds et chevilles

L’arthrose est une maladie qui peut concerner toutes les articulations. Il est important d’en parler ici car les lésions d’arthrose apparaissent très souvent au niveau des chevilles et des pieds, les parties de votre corps qui subissent des pressions différentes et très régulières. Cette maladie se caractérise par la fragilisation et la fissuration des cartilages autour des os des articulations. Ces lésions d’arthrose sont souvent décrites par des raidissement, et des douleurs. Elles se manifestent le plus souvent chez les sujets âgés après 50 ou 60 ans.

Invalidantes pour certains, ces lésions rendent douloureux tous les mouvements du pied et de la cheville, moteurs de vos déplacements.

Les lésions d’arthrose avancées font apparaître des excroissances osseuses. En effet, quand le cartilage autour des articulations s’effrite jusqu’à leurs disparition, l’os, pour mieux soutenir l’articulation lésée, va se consolider en augmentant de taille et en enrobant celle-ci pour remplacer et consolider le cartilage. Cette excroissance nuit particulièrement aux mouvements, et provoque des douleurs, des raidissements, et amènent souvent à la diminution du volume et de la force musculaire autour de l’articulation.

Il est possible de traiter ou de diagnostiquer les lésions d’arthrose notamment avec des techniques d’arthroscopie.

Les traumatismes du pied et de la cheville sont caractérisés souvent par des fractures. La fracture est le plus souvent d’origine osseuse, elle désigne le brisement et fissuration d’un os. Elle peut aussi concerner la fracture des ligaments et des tendons. Pour les pieds, il existe plusieurs sortes de fractures. Ici, nous mentionnerons uniquement la fracture du Calcanéum, la fracture de fatigue et la fracture malléolaire.

La fracture du Calcanéum

Cette fracture, aussi appelée fracture des amoureux, est souvent due à un tassement ou un écrasement de l’os à la suite d’un choc violent ou d’une chute. On peut aussi vulgairement l’expliquer par une fracture du talon, où l’os du talon (au dessus du calcanéum, ou aussi appelé Talus) se casse en rentrant dans l’os de la cheville, partie spongieuse de l’os.

La fracture de fatigue

Cette fracture se produit le plus souvent lors de courses à pied, et/ou sport quotidien et peut toucher un ou plusieurs os du pied et/ou de la cheville, membres qui supportent le plus de poids.
Elle est progressive et ne prend pas forcément pour origine des chocs violents.
En effet, on parle aussi de fracture de stress, car l’os est soumis à un stress physique, ou à une pression de poids qui fragilise l’os ou les os et peut causer des fissures et/ou des fractures.

La fracture Malléolaire

Les fractures malléolaires concernent les chevilles. Elles se caractérisent par la fracture des malléoles internes, ou des malléoles externes. Cette fracture a lieu soit au niveau de l’articulation même (ce qui provoque souvent à la suite d’une guérison, de fortes arthroses), soit un peu plus haut dans la cheville. On ne parle pas seulement de fracture de l’os, mais aussi de fracture de ligaments. Cette fracture déstabilise complètement l’articulation de la cheville.

D’autres douleurs au niveau du pied peuvent être diagnostiquées comme étant des rhumatismes inflammatoires. Les rhumatismes sont des affections qui touchent les articulations et les zones proches de ces articulations : os, muscles et tendons. Les symptômes de la zone enflammée sont : rougeur, hausse de température, et douleurs.
Les rhumatismes inflammatoires peuvent se manifester sous la forme de nombreuses maladies différentes telles que la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante ou encore les infections bactériennes ou virales, ou la goutte.
Les rhumatismes peuvent être de type « mono-arthrite » (qui touche une seule articulation) ou « polyarthrite » (plusieurs articulations).

Comme nous l’avons vu précédemment, la polyarthrite rhumatoïde est un rhumatisme inflammatoire qui atteint plusieurs articulations à la fois. Très douloureux, ces rhumatismes font enfler les articulations. A un stade avancé, l’inflammation peut même déformer les articulations. Les pieds sont très souvent concernés par ces rhumatismes.
On parle de maladie auto-immune car ce rhumatisme inflammatoire est une réaction excessive du système immunitaire du corps qui tente de réparer l’articulation, et d’éliminer les infections bactériennes ou virales. Le système immunitaire, avec une sécrétion excessive d’anticorps nocifs, attaque alors l’articulation au lieu de combattre les virus.
Une des spécificités de son évolution, est qu’elle est imprévisible. Elle peut dans certains cas se résorber toute seule et ou elle peut s’aggraver et devenir progressive en atteignant d’autres articulations du corps, ou dans les cas les plus graves, des organes.

Une entorse est un des traumatismes qui peut arriver très souvent aux chevilles. En effet, avec un mauvais placement du pied, un choc, une torsion, une chute, une fragilisation antécédente, ou d’autres circonstances, la cheville est la cible d’une déchirure d’un ou de plusieurs ligaments de son articulation.
Les ligaments sont des tissus fibreux qui permettent de maintenir les os ensemble, et de stabiliser les articulations. Son déchirement provoque des douleurs et une enflure de la zone qui réduisent les mouvements de la cheville et du pied. L’entorse peut avoir plusieurs degrés de gravité, selon lequel, elle sera traitée différemment.

Pathologies des orteils

La Maladie de Morton, ou Névrome de Morton est une maladie qui touche un nerf du pied. Celui-ci est localisé entre les os des orteils (ou métatarses) depuis la plante du pied jusqu’aux orteils.
Il y a un nerf inter-osseux entre chaque os métatarse (os des orteils), et ces nerfs permettent d’assurer une certaine sensibilité du pied entre les orteils.

La Maladie de Morton implique la compression d’un de ces nerfs par un des os métatarses. Cette compression implique alors des sensations d’engourdissement, de fourmillement, et de douleurs entre à la base des orteils, douleurs souvent décrites comme des piqûres, des picotements, ou des brûlures dans ces zones. La douleur apparaît le plus souvent au port de chaussure, ou aux marches longues, etc.

 

Définissons tout d’abord les termes Hallux Valgus. L’Hallux est le plus long orteil des membres postérieurs. On parle de gros orteil chez l’homme. Le Valgus est le passage d’un membre ou un segment de membre d’un stade normal à une déformation vers l’extérieur.

L’Hallux Valgus est donc la déformation du gros orteil. Cette déformation inflammatoire entraîne de grosses douleurs, des gonflements, et une déformation progressive des orteils périphériques.

Communément appelée « Oignon », on parle aussi de déviation exagérée qui élargit le bout du pied. A la base de cette malformation, plusieurs causes sont possibles : cette malformation peut être congénitale, provenir d’une maladie inflammatoire, ou se former avec le port à répétition de chaussures contraignantes pour la forme des pieds (chaussures à talon, chaussures à bouts pointus), mais aussi de courses à pied régulières. Cette maladie / déformation, touche majoritairement un public féminin.

L’Hallux Rigidus, est un raidissement du gros orteil. Au contraire de l’Hallux Valgus, il ne s’agit pas une déviation, et cette maladie touche plus d’hommes que de femmes.


Elle est notamment due à des micro-traumatismes répétés, avec la pratique de sports en pieds nus (arts martiaux, danse, football). Cette rigidité est caractérisée par une arthrose de l’articulation au niveau du gros orteil, ou une usure anormale du cartilage entre les os de l’orteil et ceux du reste du pied. L’axe de l’orteil reste donc droit, mais l’os de l’orteil est tout de même déformé à cause de l’inflammation de l’articulation.


On voit alors une excroissance d’os au dessus de la base de l’orteil. Aussi, les symptômes ressentis sont : une perte de mobilité de l’orteil, un raidissement, et une douleur au port de chaussures.

Il existe de nombreuses possibilités de déviation et / ou de déformation des orteils dont nous avons déjà vu l’Hallux Valgus et l’Hallux Rigidus, en première partie. La déformation d’orteil la plus courante est l’orteil en griffe, puis l’orteil en marteau. Ces déformations sont particulièrement gênantes pour le côté esthétique. Si le côté esthétique n’est pas toujours mis en cause, elles gênent pourtant tout particulièrement les déplacements et la mise en chaussure.

La déformation de l’orteil en griffe est visible. On peut voir l’orteil qui se replie sur soi-même. Il existe plusieurs degrés de déformations au niveau des articulations. L’orteil, avec ses 3 phalanges replie ses articulations vers l’intérieur du pied, rendant impossible de les étendre. Une des raison les plus fréquentes à cette déformation est un mauvais appui sur le pied et une chaussure contraignante pour la morphologie de votre pied et vos orteils. En effet, si le pied s’appuie principalement et surtout sur la pointe et l’avant du pied, cela force l’orteil à s’écraser et se replier. L’articulation au niveau des phalanges des orteils se fléchissent, et les premiers symptômes visibles de cette déformation, en plus du recourbement de l’orteil, est l’apparition de durillons (cors) ou de callosités à la base des orteils, sur la pointe des pieds. D’autres causes peuvent être à l’origine de ce genre de déformations comme par exemple des orteils plus longs que les autres, un mauvais équilibre musculaire, une mauvaise répartition des efforts sur le pied, des traumatismes subits par des orteils, ou autres.

L’orteil en marteau part de la même idée que l’orteil en griffe. En effet, avec un mauvais équilibre, ou appui sur le pied, l’orteil peut être forcé à se recroqueviller de façon inhabituelle. Contrairement à l’orteil en griffe, l’orteil en marteau ne plie qu’une seule articulation inter-phalanges de l’orteil. La première phalange est surélevée, et le reste de l’orteil s’écrase sur la pointe de celui-ci.

Le port de chaussures serrées ou à talons contribue à cette déformation, c’est pourquoi cette pathologie a pour cible majoritaire : les femmes. Assez douloureuses au port de chaussures, ces déformations peuvent s’aggraver au fil du temps si elles ne sont pas prises en charge.

Pathologies des ongles

Très souvent, dans le cas de déformation des orteils, les ongles des pieds sont aussi touchés. Beaucoup d’autres raisons peuvent affecter les ongles des pieds, comme une mauvaise alimentation, des chocs et traumatismes, des maladies, ou des expositions à l’humidité. On trouve alors plusieurs pathologies ou maladies des ongles (valables aussi pour les mains).

Dans cet article nous ne traiterons que des mycoses des ongles, et des ongles incarnés.

Les mycoses des ongles, ou levures, sont des petits champignons microscopiques qui poussent sous l’ongle ou dans l’ongle. Elles sont très contagieuses et s’attrapent le plus souvent dans des endroits humides comme des piscines. Il est aussi possible d’en attraper si l’on n’essuie pas correctement les orteils après les avoir humidifiés ou lavés.
Il est aussi possible après l’infection d’un premier ongle, que la mycose se transmette aux ongles des autres orteils à proximité.
Cette infection se présente sous la forme d’un épaississement de l’ongle, et/ou d’une coloration inhabituelle (le plus souvent, l’ongle vire au jaune). Plusieurs causes peuvent provoquer cette infection, notamment des maladies, l’âge et le vieillissement, un mauvais entretien, un port prolongé de chaussures fermées, et beaucoup d’autres.

Les ongles incarnés ou onychocryptose touchent le plus souvent l’ongle du gros orteil. Cette pathologie se caractérise par la pénétration des bordures des ongles à l’intérieur de la chair de l’orteil. Très douloureux, ces ongles incarnés sont souvent dus aux chaussures trop serrées ou un ongle de taille trop courte, ou encore un ongle trop incurvé. Cet ongle malade peut être source de complications et d’infections s’il n’est pas traité.

Traitement chirurgical de certaines pathologies

Pour le traitement de certaines des pathologies ou traumatismes cités sur le pied et la cheville, il est souvent indispensable de recourir à des interventions chirurgicales. Il est important de rappeler que toutes les pathologies mentionnées ne nécessitent pas forcément une opération.

Dans les cas où l’intervention chirurgicale est nécessaire, il existe trois techniques employées.

Comme la chirurgie du pied est en pleine évolution, plusieurs types d’opérations sont donc possibles. Mais le choix doit être déterminé par le médecin en fonction de plusieurs critères comme l’évolution et le stade de la pathologie, les dimensions de l’opération, le but de l’opération, le temps d’hospitalisation et la vitesse de récupération, la survenue éventuelle de complications, et beaucoup d’autres critères. En effet, chaque cas peut être unique et peut recourir à des méthodes différentes. Dans tous les cas, il y a peu de différences entre les méthodes, et il ne faut pas condamner une pratique par rapport à l’autre.

Consultez nos rubriques et techniques opératoires pour le traitement des opérations pour les pathologies du pied et de la cheville :

La chirurgie conventionnelle est la technique la plus typique et répandue pour une opération. Elle se caractérise par l’incision, et l’ouverture de la peau pour : d’une part, avoir une bonne visibilité de cette zone, et d’autre part, atteindre plus facilement la ou les zones à traiter. Adaptable, reproductible, et fiable, la Chirurgie Conventionnelle est un pilier de la chirurgie grâce à la bonne visibilité qu’elle permet d’avoir sur la zone traitable et ses années de pratique et reconnaissance dans le monde médical.

La chirurgie mini invasive percutanée est une chirurgie qui est réputée pour son caractère esthétique et son caractère moins agressif pour le corps. En effet, cette chirurgie permet de réduire la zone de cicatrisation, par l’introduction d’instruments munis de caméras pour pouvoir observer la zone à traiter. L’instrument introduit : Endoscope, est introduit ,soit par un orifice naturel du corps (bouche ou anus), soit par une mini incision de quelques millimètres sur la peau.
Les instruments chirurgicaux sont ensuite à leur tour introduits via de petites incisions pour opérer la zone.
Aussi, le contrôle visuel direct est absent, car il s’agit d’une retransmission radiographique télévisée.
Pour l’opération, les chirurgiens utilisent des méthodes pour dilater les muscles au lieu de les couper pour faciliter l’accès à la zone d’opération.
Cette opération réduit donc par conséquence les pertes de sang, les douleurs postopératoires, la fréquence des infections et la durée de la convalescence.

Prothèses de cheville

Le développement récent des prothèses de cheville a abouti à une solution fiable et innovante dans le traitement de l’usure articulaire de la cheville. Elles sont à présent une alternative sérieuse à l’arthrodèse.

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